Z-1981 Till l'espiègle
L'aventure continue avec celle de Till l’espiègle
Après une année de relâche complète, l’équipe décide de repartir sur un autre projet, plus " festif ", plus léger, moins engagé dans le drame social que ne l’étaient les précédents spectacles, notamment le dernier : "1788 ".
Cherchant dans ses références littéraires et théâtrales, Maurice Lamy propose à l’équipe d’adapter les aventures de Till l’Espiègle en Livre vivant…
Till, ce héros des Flandres, redresseur de torts, prenant aux riches pour donner aux pauvres, venant au secours des opprimés de toutes sortes, au service de la veuve et de l’orphelin, est un personnage très attachant. D’autant plus amusant et sympathique qu’il procède toujours par le biais de niches, de blagues, de pieds de nez, et d’espiègleries justement, pour se jouer des bourgeois nantis…
Bref une aubaine pour faire du spectaculaire…
Maurice Lamy et son équipe, travaillèrent sur 3 versions différentes de l’histoire. Très vite l’une se dégagea par sa qualité d’écriture et par la construction de l’intrigue : celle de Charles de Costers. Le spectacle s’intitule :
"Les Aventures Héroïques et Joyeuses de Till l’Espiègle"
L’adaptation s’appuyant beaucoup sur le versant comique de la farce, s’efforçait de conserver le côté héroïque et merveilleux du conte.
Dans sa construction, le spectacle fait une grande place au jeu dans le jeu. Il s’agit d’un " Théâtre dans le théâtre ". Ainsi, Till (Alain Ragot), son compère Lam (Alain Brothier) et leur amie d’enfance Mell (Marie-Christine Robin–Magnain) donnent sur la place du village, des spectacles d’acrobates et de funambules sur les marchés des villages ; les figurants qui jouent les villageois et les chalands sur le marché, sont les spectateurs du trio, et le spectateur payant, celui des tribunes, est lui le spectateur en second, voire en troisième de l’ensemble de la scène… C’est ce que l’on appelle une "mise en abime"…
Nombreux sont ceux qui se souviennent encore de séquences surprenantes et spectaculaires : lorsque Till apparaît comme suspendu au clocher de l’église en face la tribune (grâce à un petit trucage) ; ou encore la corne que l’on faisait brûler sous les tribunes de gradins pour restituer l’odeur des chevaux que l’on ferrait ; alors que derrière les spectateurs, cuisaient les poulets qui allaient être distribués au final du spectacle.
La magie et la féérie étaient aussi au rendez-vous : une machinerie diabolique inventée par l’équipe technique, permettait de faire monter dans l'aire de jeu durant un noir de quelques secondes, un " arbre " de 4 mètres de haut, qui s’ouvre en libérant une vingtaine d’enfants déguisées en elfes, sur la musique du " Sacre du Printemps " de Stravinsky, dans une fumée multicolore et opalescente.
Le spectacle se terminait par la résurrection de Till (les héros ne meurent jamais !) et par le défilé du Carnaval de Bruges dont les quelques 80 masques et costumes avaient été fabriqués d’après les tableaux du peintre flammant Breughel l’Ancien…
Un grand final et un grand moment de spectacle…